Attention, je vous parle aujourd’hui d’un autre de mes gros coups de coeur en Inde : Pushkar.
Pushkar en solo
Je sais que certain d’entre vous ne manqueront pas de venir donner leur avis dans les commentaires… Des avis pas toujours positifs, car j’ai cru comprendre que beaucoup ont été déçus : trop touristique, trop surfait, pas assez d’eau dans le lac, trop cher… Et bien, ce n’est pas du tout l’avis que j’ai eu ! Peut-être ai-je eu de la chance, mais Pushkar fut vraiment un parfait petit coin de paradis, l’endroit idéal pour me ressourcer loin de Delhi où je me sentais de moins en moins bien. Une respiration bienvenue, donc, de quoi gonfler ses poumons d’un air nouveau et être d’attaque pour continuer à affronter la vie dans la capitale !
Quand j’y étais, la ville était d’un calme surprenant. Très peu de touristes occidentaux, quelques familles indiennes en pèlerinage et j’avais l’impression d’avoir les ghâts pour moi toute seule. J’ai apprécié l’ambiance sereine et passé ces trois jours seule, littéralement. J’étais venue seule depuis Delhi et n’ai cherché à rencontrer personne durant mon séjour. Une solitude bienvenue ! C’était mon premier essai « voyage en solo » et cela a été plus que réussi.
Que faire à Pushkar ?
On connait Pushkar pour sa foire aux chameaux et visiblement sa communauté hippie un peu trop bruyante (que je n’ai pas du tout rencontrée, ouf) mais c’est avant tout un haut lieu de pèlerinage indien : La légende dit que le dieu hindou Brahma a fait tomber une fleur de lotus sur la terre, et en tombant cette fleur a créé Pushkar. D’ailleurs, c’est dans cette ville que vous pourrez admirer le seul et unique temple dédié à Brahma du pays ! Comme beaucoup d’endroits sacrés en Inde, la ville s’organise autour d’un lac et de ses 52 ghâts (les escaliers qui descendent dans le lac, ou le fleuve comme à Varanasi). C’était tellement paisible quand j’y étais qu’un après-midi je me suis simplement posée sur un de ces ghâts et j’ai « médité » et observé (ma spécialité) tout l’après-midi sans être dérangée !
Que fait-on à Pushkar ? Et bien… On fait le tour du lac, plein de fois et à toutes les heures de la journée, c’est magnifique ! On peut aussi grimper les collines environnantes sur lesquelles sont perchés de petits temples (accessibles uniquement à pied !) et louer un scooter pour aller se promener dans la campagne alentour (mais si on est une femme seule on fait attention, il m’est arrivé une histoire un peu flippante dans un temple perdu au milieu de nul part, un mec trop insistant qui ne voulait plus me laisser partir !).
L’hindouisme est-il devenu un gros business ?
C’est aussi à Pushkar que j’ai réalisé à quel point l’hindouisme était devenu un business. L’argent semble être au centre de cette religion et cette pratique n’est pas destinée seulement aux occidentaux, elle est vraie aussi et surtout pour les indiens eux-mêmes. Il faut constamment payer : Les puja se font moyennant finance, les temples ont tous une donation box dans laquelle il est de bon ton de mettre quelques roupies, et la présence de prêtres pour des évènements comme les mariages, les enterrements ou n’importe quelle fête se paye très cher. Il me semble que les autres religions n’exigent pas un tel investissement financier de la part de leurs disciples (à part les mormons !) mais peut-être n’est-ce qu’une impression… Ce qui est étrange, surtout, c’est que cet échange monétaire se fait en quelque sorte à la vue de tous et n’est pas laissé à la discrétion de chacun.
J’ai passé 3 jours dans ce grand village… C’est vrai qu’il n’y a pas grand chose à faire mais si vous allez vous promener dans les environs et que vous êtes un adepte des moments de contemplation (au bord du lac, donc), vous serez comblé.
J’avais failli inclure Pushkar à mon dernier petit tour indien et puis comme d’hab, il a fallu faire des choix et le Gujarat étant alors la priorité, Pushkar avait sauté. Je finirai forcément par y aller un jour, mais c’est vrai que c’est le genre d’endroit sur lequel je m’interroge maintenant, car on a souvent l’impression que ceux qui ont adoré ce lieu, c’est parce que la communauté de « sac à dos » semble y être assez souvent très (trop ?) importante. Je n’ai rien contre mes congénères, mais voilà, j’hésite quand il n’y a que ça. Évidemment, il y a les néobabacool et j’en passe, mais pas que. Mac Leod Ganj m’avait vraiment refroidi à cause de ça. Enfin, on a avait déjà parlé. Pushkar comme te le décrit, ça me convient bien. Il faut donc viser la bonne fenêtre, en hiver, quand il n’y a pas grand monde, c’est noté

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On n’aura pas assez d’une vie pour voir tout ce qu’il y a à voir en Inde ! Je n’ai pas mis les pieds au Gujarat quand j’y étais et j’avoue que tu m’as bien donné envie… Tellement de coins à découvrir. Dans le genre « babacool » ouais, McLeod Ganj c’est pas mal mais le pire ça reste Rishikesh ! J’ai de terribles souvenirs d’israéliens qui improvisaient des boeufs musicaux dans des bars qui tournaient en une espèce de masturbation collective, horrible aha. (j’ai rien contre les israéliens ni contre les boeufs improvisés je précise !)
Merde … moi qui me disais qu’il faudrait aussi que j’aille un jour à Rishikesh
!!
Comme toi, on a eu un coup de coeur pour cette ville qu’on a connu calme, avec peu de touristes. On y a vraiment trouvé un forme de sérénité ! On y passé quelques jours, on a grimpé les deux collines dont tu parles. La vue y est grandiose ! Et puis on recommande vivement d’aller se perdre dans les champs de fleurs qui bordent le village. Cet oasis au milieu du désert est vraiment un décor surprenant. On y a aussi rencontré une famille de paysans bien attachante…bref, que de beaux souvenirs à Pushkar

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Contente de ne pas être la seule à avoir apprécié le charme et la douceur de Pushkar ! Merci pour ton témoignage qui vient agrémenter ceux de la team « pro Pushkar »
Comme toi Joana, j’ai beaucoup aimé mon deuxième séjour à Pushkar, en plein mois de juillet. C’est même là-bas que j’ai vécu certains de mes moments les plus émouvants…
Sur les ghâts bien sûr, d’autant que j’y suis allée le jour de l’arrivée d’un pèlerinage d’une centaine de personnes venues à pied! Les saris roses et rouges des femmes faisaient onduler les ghâts… Certaines sont venues nous parler, fait rare en Inde. Magique!
Sur les temples perchés, à 4h du matin, avant le lever du soleil. Voir les pèlerins aux turbans jaunes arrivés les uns après les autres, le soleil se lever aux sons des pujas, s’asseoir au temple et assister aux rituels… Re-magique!
Comme partout ailleurs (et même à Rishikesh!!), il est possible d’échapper aux foules. Il suffit de faire varier sa route, ou… de se lever tôt!!!
Super, je pensais qu’il y a allait avoir des commentaires de « râleurs » (je rigole, tout le monde a droit d’avoir un avis différent bien sûr) qui n’ont pas aimé Pushkar (j’en avais eu pas mal sur facebook quand j’avais publié une photo de cette ville) mais en fait non, on est nombreux à avoir aimé
Je n’ai jamais le courage de me lever à tant pour le lever de soleil… Je le regrette souvent après coup.
Tu fais bien de mentionner Rishikesh sur une note positive, j’espère que ça donnera envie à Laurent d’aller se faire son propre avis !
Super article sur Pushkar. Souvent, l’impression d’un endroit se réfère à l’expérience que l’on y a eu
Finalement, j’ai la chance « paradoxale » d’y avoir été très malade et d’y devoir rester plusieurs jours supplémentaires. J’ai finalement pu apprécier le village, sa douceur de vivre, une fois passé le choc des brahmans raquetteurs.
Pour en revenir sur la pratique qui consiste à sous-tirer de l’argent aux pratiquants hindous, cela vient surtout du fait que la caste des brahmans n’est pas habilitée à travailler. Leurs rituels, leurs sacres, c’est la seule manière pour eux de gagner leur vie. Puisque c’est de père en fils, certains n’ont pas vraiment la vocation et voit cela uniquement comme un simple gagne-pain. Certains sont à Pushkar, et viennent de loin pour remplir leur cagnottes, se mettant en concurrence avec les brahmans historiques locaux. D’où cette ambiance néfaste, cette impression d’être assailli lorsqu’on arrive sur les ghats. Nous sommes ni plus ni moins victime de la concurrence féroce qui sévit entre brahmans. La globalisation ma ptite dame
http://www.sebaroudeur.com/blog/2014/02/ville-sainte-hindoue
C’est fou cette histoire de brahmanes raquetteurs, en 3 jours là-bas je n’ai rencontré qu’un guru qui a essayé de me sous-tirer de l’argent en échange d’une puja mais c’est tout !!
Merci pour ton éclairage culturel !
Punaise que c’est beau !
Bonjour Joana, je viens de découvrir ton blog et tes billets que je trouve fort intéressants.
C’est toujours un plaisir de rencontrer des personnes aussi passionnées que moi par l’Inde.
Pushkar est cette petite cité entourée de montagnes à l’atmosphère si envoûtante. Je suis loin d’avoir visité toutes les villes indiennes mais je la compte facilement dans mon top 5 au même titre qu’ Hampi.
J’adore l’ambiance à l’aube en admirant depuis les toits la ronde des pigeons dans les airs au rythme des chants religieux.
Par tradition, certains brahmanes ne travaillent pas, et d’autres brahmanes exercent une activité, soit d’enseignement, soit commerciale, on les trouve à Pushkar patrons de magasins ou de restaurants ou d’hôtels ou même dentistes, et d’autres ont à la fois une activité commerciale et une activité traditionnelle…
Mais quoi qu’il en soit, le don sous toutes ses formes est très valorisé et les rapports des indiens avec l’argent sont très différents de notre façon de le considérer. Ce n’est pas notre seule différence, et d’autres sont plus choquantes, mais elles ne suffisent pas à nous dissuader d’apprécier ce pays et d’y revenir encore pour mieux l’apprécier.
bonjour. Je suis resté à PUSHKAR 3 jours en mars de cette année 2015. effectivement petite ville tranquille loin du bruit des grandes villes. beaucoup de babacool, oui, mais c’est LA ville où ils doivent se rendre, non ? J’ai bien aimé et assisté à une cérémonie particulière où une femme est entrée en transe. Très surprenant. Au petit matiin et au soir, on ne se lasse pas de la quiétude du lac et de sa lumière. Splendide et reposant.